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Page:Nichault - Une aventure du chevalier de Grammont.djvu/62

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L’OFFICIER

Rassurez-vous, madame, ils ne se battront pas.

MATTA.

On nous accuse à tort.

LE MARQUIS.

On nous accuse à tort.Jamais pareils débats…

L’OFFICIER

D’une semblable erreur me croiriez-vous capable ?
Quand j’arrête quelqu’un, il est toujours coupable.
À renfermer les gens lorsque j’ai consenti,
Demandez si jamais je me suis repenti.
Allez, en fait d’arrêts on connaît ma science,
Et vous pouvez me suivre en toute conscience.

LE MARQUIS.

Vous vous trompez, vous dis-je.

L’OFFICIER au Marquis.

Vous vous trompez, vous dis-je.On m’a tout raconté.
D’ennuyeux, de pédant, monsieur vous a traité.

LE MARQUIS.

Qui, moi ? jamais…

L’OFFICIER à Matta, lui montrant le Marquis.

Qui, moi ? jamais…Monsieur, piqué de cette offense,
N’a-t-il pas sans égard ri de votre ignorance ?

MATTA.

Que prétendez-vous dire ? il m’aurait… Apprenez
Que je ne souffre point…

L’OFFICIER

Que je ne souffre point…Ah ! vous en convenez !

MATTA.

Je ne conviens de rien.

MERVILLE à Matta.

Je ne conviens de rien.Calmez-vous.

LE MARQUIS à l’officier.

Je ne conviens de rien. Calmez-vous.Je vous jure
Que lui, ni moi, n’avons à venger une injure.