Page:Nichault - Une aventure du chevalier de Grammont.djvu/66

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DELPHINE.

Un de vos gens peut seul en être soupçonné.
L’on n’en doit accuser que son excès de zèle,
Il a craint pour son maitre.

LA MARQUISE.

Il a craint pour son maitre.Et sur cette nouvelle,
Merville, chez madame, est allé réclamer,
Contre un ordre que rien ne peut légitimer ?

DELPHINE.

Ah ! si vous aviez vu son dévouement extrême,
Sa fureur…

LA MARQUISE.

Sa fureur…Oui, je sais à quel point il vous aime.
Et je ne doute pas que cette occasion
Ne serve mieux que nous sa vive passion.
Car tout comble nos vœux.

DELPHINE.

Car tout comble nos vœux.Bon, que voulez-vous dire ?

LA MARQUISE riant.

Que le tour est charmant et qu’il faut bien en rire.

DELPHINE.

Quoi ! cet événement qui m’a fait tant de peur ?…

LA MARQUISE.

Va peut-être à l’instant fixer votre bonheur.

DELPHINE.

Comment ?

LA MARQUISE.

Comment ?Du chevalier ceci n’est qu’une ruse,
Dont il croit profiter ; mais son esprit s’abuse,
Et je veux lui prouver, avant la fin du jour,
Qu’on sait, tout comme lui, jouer un malin tour.
Sans doute, il va venir ; ou je suis bien trompée.
Ou je l’engagerai…