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ce qu’il y avait de plus brillant ; ainsi abreuvée d’humiliations, il me restait une consolation, l’amour de ma chère et unique fille. Me permettre d’en jouir aurait été une trop grande indulgence : voir ma fille, la presser dans mes bras, mêler mes larmes aux siennes, recevoir ses innocentes caresses, entendre de sa bouche les assurances d’un amour éternel, être ainsi consolée, soutenue et bénie, c’était trop pour que cela me fût accordé. Jusque sur les marchés d’esclaves les cris, Ô ma mère, ma mère ! ô mon enfant, mon enfant ! ont empêché la séparation de ces victimes de l’avarice ; mais vos conseillers, plus inhumains que les marchands d’esclaves, ont arraché sans remords la mère des bras de son enfant.

» Ainsi privée de la société de ma fille, et réduite à la nécessité de répandre de l’amertume sur sa vie par les luttes que j’au-