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AU-DELÀ DE L’AMOUR

La piste d’or est jonchée de pierres roses.

Le soleil saharien tombe, dur, impitoyable.

Ameur conduit la voiture, en silence, selon son habitude. De temps à autre, il tourne vers moi son visage bronzé où brûlent de magnifiques yeux sombres.

Fils d’un Français et d’une Arabe, il a pris les qualités de l’une et l’autre race, et je me sens en confiance avec lui.

Au moment où nous entrons dans les défilés de la piste Lagardette, deux spahis s’avancent vers nous :

— Madame, la sécurité est levée à partir du kilomètre 145. Vous ne pourrez pas continuer plus loin.

— Qu’y a-t-il ?

— Un djich.

— Que faire ? m’exclamai-je.

— Il nous est impossible de retourner d’où nous venons, remarqua Ameur ; c’est un peu loin pour y être avant la nuit. Mais, je puis atteindre, dans la montagne, un campement de nomades dont je connais le chef. Là, nous n’aurons rien à craindre.

— Bon. Je vous laisse passer, parce que je vous connais assez pour avoir confiance en vous. Mais n’allez pas au-delà du kilomètre 145. La piste est coupée.

— Entendu. Au revoir.

— Bonne chance !

— Inch’Allah !

Nous roulons à nouveau.

J’interroge Ameur :