Page:Nicolaï - La mort fait le trottoir, 1948.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Max sourit.

— Non, je ne crois pas que ma femme accepterait de plaider aux assises. Depuis qu’elle a obtenu sa licence en Droit, elle n’a jamais plaidé qu’au civil. Et je dois dire fort peu. Nos deux enfants ne lui laissent pas beaucoup de temps de libre.

— Je comprends cela.

— Vous avez peut-être vous-même des enfants ?

Neyrac s’exclama :

— Oh ! cher monsieur, le célibat est le seul état qui convienne à un policier. Mais j’ai des neveux. Une douzaine. J’ai trois sœurs et deux frères.

Max se levait.

— Je puis me retirer ?

— Certainement. Et blanc comme l’hermine.

Neyrac s’était également levé.

— Mais vous avez tout de même une sacrée veine, ou plutôt deux veines.

— Je ne vois pas.

— Si. D’abord celle d’habiter rue Brémontier, et ensuite celle que notre assassin ait la manie des crimes en série.

— Je ne vois pas bien…

— Réfléchissez. Vous habitez rue Brémontier dans l’immeuble contigu à l’Ambassade de Roumanie. Auriez-vous habité ailleurs, les agents qui, toute la nuit, sont de faction devant l’ambassade et qui vous connaissent bien ne vous eussent pas vu rentrer chez vous à l’heure des assassinats, vous donnant ainsi des alibis indiscutables.