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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Vous allez me raconter tout cela. Un instant. Votre suspect est ici, ajouta-t-il en s’adressant au commissaire ?

— Il est au poste, en dessous. Chancerel est en train de le travailler un peu.

— Je voudrais le voir… c’est-à-dire, je voudrais voir Chancerel.

— Vous ne voulez pas voir le bonhomme ?

— Tout à l’heure. Qu’on lui fiche la paix. Entendu ? Et c’est madame qui a été attaquée ?

— Oui. Je commençais l’interrogatoire d’identité, dit le commissaire en tendant à l’inspecteur des feuilles de papier.

— Vous permettez que j’entende ces témoins.

— C’est vous, Neyrac, qui menez l’enquête, si c’est moi qui ai mis la main sur l’éventreur de la rue Clauzel, fit le commissaire mi-figue, mi-raisin.

Neyrac prit un ton sec pour dire :

— Je vous serais obligé de faire circuler cette foule qui hurle dans la rue. C’est désagréable. Et puis ils sont capables d’esquinter ma voiture.

— Je vais donner des ordres, dit le commissaire en se dirigeant vers la porte. Cela ne va peut-être pas être facile. Ils sont enragés.

Neyrac ajouta :

— Et foutez-moi à la porte tous les journalistes. Secret absolu jusqu’à nouvel ordre.

Le couple regardait avec des yeux ahuris cet homme qui osait parler ainsi au commissaire de