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Page:Nicolaï - La mort fait le trottoir, 1948.djvu/159

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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Lebellec, très tranquillement, reprit :

— Eh ! bien oui, rue Clauzel. C’est une rue, ça, la rue Clauzel.

Neyrac se pencha sur la table.

— Lebellec, dites-nous comment vous avez trouvé ce couteau rue Clauzel.

En même temps, il tendait au vagabond son paquet de gauloises.

— Vous êtes bien honnête, fit Lebellec en prenant quatre ou cinq cigarettes. Je vais tout vous dire. C’est simple. Cette nuit-là, je m’en allais peinard, en vadrouille, comme j’ai l’habitude. Je passe rue Clauzel. Il n’y avait pas un chat dehors.

— Quelle heure était-il ?

— Je ne sais pas au juste. Peut-être quatre, cinq heures du matin. Même que je voulais aller voir un peu les poubelles des boîtes de nuit avant que ne passent les boueux. Sur le trottoir, je vois Un paquet enveloppé dans un journal. Un paquet, c’est toujours intéressant. Je le ramasse. J’ouvre le journal. Et je trouve le couteau. Un couteau, j’en avais pas l’usage. Mais j’ai tout de suite pensé qu’il y en avait qui s’en servait. Je l’ai gardé. C’était pas voler. C’était un couteau qui était orphelin.

— À quel endroit de la rue Clauzel avez-vous trouvé ce paquet ?

— Je vais vous dire exactement. Je m’en souviens bien. C’est presque en face de cette maison