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Page:Nicolaï - La mort fait le trottoir, 1948.djvu/187

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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Non, ni de l’une, ni de l’autre.

— Allons, allons, ne perdons pas de temps. C’est toi-même qui l’a déclaré. Nous sommes renseignés.

— C’est pas vrai. Jamais je n’ai couché avec Ruby.

— Mais avec Liliane, oui.

— Je ne la connaissais pas.

— Mais, petit imbécile, ne fais donc pas le zouave. Tu t’en es vanté… devant témoins… pas plus tard que cette nuit.

Jean releva la tête.

— C’est donc cela. C’est vrai, je l’ai dit.

— Ah ! fit Chancerel triomphant. Tu vois bien.

Mais Jean ajouta :

— C’était faux. J’ai voulu faire le malin. J’étais saoûl.

Neyrac ne perdait pas une seule expression du visage de Jean. Il percevait le trouble qui grandissait en lui.

— Nous verrons cela, dit Chancerel. Tu avoues bien que tu connaissais Ruby Aubron, la plus jeune des May Sisters.

— Oui. Je l’avais vue au Casino. Je l’ai attendue à la sortie. On s’est parlé…

Un sanglot étrangla un instant sa voix.

— Je l’aimais cette gosse… oui, je l’aimais. Mais je n’ai pas été son amant. Elle n’a pas voulu.

Chancerel enchaîna tranquillement :