— Oh non, je disais cela comme cela.
La bonne avait pris le journal, ne pouvait arracher son regard de l’image de Pierre Jaumes, Elle répétait :
— Un assassin… un assassin… qui aurait cru cela… Ah ! il faut que je montre cela à M. Noiret, votre voisin d’en face. Vous permettez ?
— Je vous en prie.
Un peu plus tard, le voisin vint rapporter le journal. C’était un petit homme insignifiant, avec des yeux ronds, un nez en pied de marmite, une moustache à la Charlot. Il avait peu de cheveux ; il était vêtu sans élégance.
— Curieux, hein, fit-il, ce Pierre Jaumes qui a habité ma chambre et qui était un assassin.
— C’est sa chambre que vous occupez ?
— Il paraît… La bonne vient de me l’apprendre.
— Vous n’êtes pas superstitieux ?
— Oh non. S’il fallait l’être dans mon métier…
— Que faites-vous donc ?
Le petit homme bafouilla un peu.
— Je suis… je suis voyageur de commerce… mais pour l’instant, je suis en vacances…
— Vous ne partez pas à la campagne ?
— Oh moi, vous savez, la campagne… j’aime mieux la ville… à cause des cinémas. Vous aimez le cinéma ?
— Oh oui.
— Moi, j’adore cela.