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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Le cabaretier se dirigea vers la porte. Celle-ci s’ouvrit, donna passage à un nouveau venu. Il était bien taillé ; des cheveux d’argent couraient dans sa chevelure rejetée en arrière au-dessus d’un visage ovale, non dénué de mélancolie. La rosette d’officier de la Légion d’Honneur s’arrondissait à sa boutonnière.

— Mais… mais… fit le tenancier, je vous connais, vous. C’est vous qui étiez avec Adorata.

Le visiteur ne sourcilla pas.

Neyrac s’était levé.

— Allez… allez, fit-il. Vous devez faire erreur.

— Non, dit le visiteur. Cet homme a raison. C’est moi qui, chez lui, ai rencontré Adorata.

Neyrac regarda son visiteur. Il appartenait certainement à un milieu social élevé ; son regard bleu disait son honnêteté, sa sincérité.

— C’est bien, fit-il très courtoisement, à l’inspecteur principal Neyrac que j’ai l’honneur de parler ?

— Parfaitement.

— Si vous n’y voyez pas un inconvénient majeur, je préférerais que l’entretien que je dois avoir avec vous ait lieu entre nous seuls.

Neyrac fit un signe à Chancerel qui sortit.

Quand les deux hommes se trouvèrent seuls, le visiteur prit place sur la chaise que lui offrait Neyrac d’un geste de la main, et avant que celui-ci ait pu placer un mot il commença :