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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Alors, dépêchez-vous d’admirer Mariette, fit la journaliste, car dès qu’un coiffeur sera ouvert, je redeviens brune.

Il y eut juste à ce moment dans le corridor un certain brouhaha et Chancerel entra dans la chambre de la fausse Mariette en s’exclamant :

— Ça y est. Nous l’avons. Je vous amène l’éventreur de la rue Clauzel.

Les autres le regardèrent avec un rien d’ironie.

L’inspecteur allait s’expliquer, quand retentit un cri horrible, un cri de bête qu’on égorge. Madame Amandine se dressa, la figure convulsée, voulut faire un pas, n’y parvint pas.

Deux inspecteurs en civil venaient d’introduire Pierre Jaumes dans la chambre. Marion et Jean Masson le reconnurent immédiatement : c’était bien, un peu vieilli, l’homme dont ils avaient eu les photographies entre les mains.

Pierre Jaumes, très pâle, regardait madame Amandine.

— Connaissez-vous cette personne, interrogea l’inspecteur ?

— C’est ma femme, dit-il lentement. Il y a vingt ans que je ne l’avais vue, mais je la reconnais. Elle n’a pas beaucoup changé. C’est elle.

Il voulut s’approcher.

Neyrac arrêta son geste.

— Je regrette de devoir vous apprendre ceci au moment où vous la retrouvez. Elle a éventré trois filles, et s’apprêtait à faire subir le même sort à