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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Neyrac que suivait le père de Ruby, avait gagné le couloir. De la main, il montra les têtes qu’on apercevait derrière les épaules de l’agent.

— Demandez-leur, fit-il. Je doute que vous puissiez les convaincre.

M. Aubron s’inclina, mit son chapeau melon, s’en alla d’un pas las.

— Inspecteur… Inspecteur appela un journaliste qui avait reconnu Neyrac.

— Chancerel, fit celui-ci, allez leur raconter quelque chose, ce que vous voudrez. Qu’ils nous fichent la paix. Ne leur parlez pas de Savelli. Et puis, revenez vite. Nous n’avons pas fini ici.

Il rentra dans la chambre, alluma une cigarette, se mit à faire les cent pas.

— Ils demandent des photos, dit Chancerel en revenant.

— Qu’ils en demandent au Casino. Je ne vais tout de même pas leur apprendre leur métier.

Puis il se carra dans le fauteuil.

— Voici donc, fit-il, où nous en sommes. Une danseuse, jolie, a du succès. Elle a mené une vie double. Dans l’une, il n’y a rien. Dans l’autre, il faudra voir. Notez d’enquêter chez Alfred. Elle passe pour sage. C’est à voir également. Toujours est-il que j’ai déjà deux hommes près d’elle. Le nommé Jean. Surveillance autour du Casino. Le nommé Tonio Savelli. Vieille connaissance. La drogue, la traite des blanches, peut-être du fric-frac. Mais un fortiche. Attention, Chancerel. Lilia-