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Page:Nicolardot - Confession de Sainte-Beuve, 1882.djvu/204

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CONFESSION DE SAINTE-BEUVE

docteur Belliol a concentré toutes ses études. Voici le titre qu’il a donné à ses recherches : « Conseils aux hommes affaiblis, traité des maladies chroniques, de l’Impuissance prématurée ou épuisement nerveux des organes générateurs, suite des excès de la jeunesse et de l’âge mûr, des pertes séminales, de l’onanisme ou habitudes secrètes, de la stérilité chez les deux sexes, des maladies vénériennes, des dartres, des scrofules. Des maladies des femmes, affections utérines, âge critique. De l’affaiblissement dû aux maladies du cerveau, de la moelle épinière, du système nerveux et de tous les organes de l’économie. Des âges, des tempéraments. Conseils aux vieillards. In-8. » C’est le miroir comme le jugement de l’époque. La contagion du scepticisme n’a point de prise sur la femme parce qu’elle peut être stérile, mais jamais impuissante.

Lamennais a remarqué que tous les peuples voluptueux ont été des peuples cruels. Dans son Émile, Rousseau a dit : « J’ai toujours vu que les jeunes gens corrompus de bonne heure, et livrés aux femmes et à la débauche, étaient inhumains et cruels ; la fougue du tempérament les rendait impatients, vindicatifs, furieux ; leur imagination, pleine d’un seul objet, se refusait à tout le reste ; ils ne connaissaient ni pitié, ni miséricorde ; ils auraient sacrifié père, mère et l’univers entier au