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LES QUATRAINS DE KHÈYAM.


307

Nous avons constamment la tête prise de vin : la présence de la coupe et du vin seule anime notre société. Laisse donc là tes conseils, ô ignorant pénitent ! (tu le vois) nous sommes adorateurs du vin, et les lèvres de l’objet de nos amours sont au gré de nos désirs.


308

Voici la saison des roses. Oh ! je veux mettre en action une de mes idées. Je veux commettre un acte qui enfreigne la loi du chèr’e[1]. Oui, durant quelques jours, je veux, en compagnie des belles aux joues veloutées[2] et colorées, je veux, répandant du vin rose sur le gazon, transformer la prairie en champs de tulipes.


309

Lorsqu’en ce monde la joie s’empare de nous ; lorsqu’elle donne à notre teint le brillant éclat du coursier du firmament (le soleil), alors j’aime à me voir dans une prairie au milieu des belles aux joues veloutées, et à prendre avec elles de ce vert hachich avant de rentrer moi-même sous cette terre recouverte de gazon[3].

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