Page:Nicolas Roland, Guide spirituel et fondateur.pdf/311

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grande négligence, ce changement étant plus nuisible que profitable. Pour l’ordinaire, celle qui sera choisie sera trois ans Économe, après lesquels on en choisira une autre ; si ce n’est que pour le bien de la maison, on ne juge à propos de la continuer encore trois ans, après lesquels on ne pourra plus la continuer, si ce n’est trois ans après.

L’Économe fera la dépense de la maison et recevra toutes les semaines de la Supérieure l’argent nécessaire pour la dépense ordinaire, dont elle rendra compte à la Supérieure. On arrêtera tous les comptes de la semaine, et on fera un total du mois, pour être mis dans les comptes généraux qui se rendent tous les ans au Supérieur.

Elle prendra garde de ne point faire de dépense superflue, de ne rien changer dans la grossièreté de l’ étoffe pour les habits, des meubles et de la nourriture.

Comme cet emploi est le plus dissipant de la maison, celle qui sera choisie pour le remplir doit observer les avis suivants pour son bien particulier.

U,0T34,2

Demander souvent à Dieu l’esprit intérieur et de dévotion, qui se perd ordinairement dans le maniement des affaires temporelles. (p. 70) Ne donner aux affaires que le temps qu’elles méritent et ne s’y pas employer avec trop d’empressement. Si elle se sentait trop empressée et inquiète, elle doit se souvenir du reproche que Jésus-Christ fit à Marthe qui était trop empressée et trop inquiète.

À ne s’en occuper que dans le temps qu’on les fait, lorsqu’on y a donné le temps raisonnable.

À donner à chaque affaire du temps à proportion qu’elle en mérite : car une affaire de conséquence doit être plus examinée qu’une autre de moindre conséquence.

Ne jamais rien précipiter par impétuosité naturelle, ni retarder par paresse, ou par négligence.

Vivre au jour la journée, sans songer au lendemain.

Prendre garde que les affaires ne nous dominent pas tellement et ne nous accablent point : ainsi avant que de les commencer, demander à Dieu la grâce de les faire avec liberté d’esprit, et après qu’elles seront faites, en remercier Dieu en attendant le succès ou la perte ; puisque l’un peut être aussi utile quel’ autre pour notre sanctification.