Page:Nicolas Roland, Guide spirituel et fondateur.pdf/349

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avec les enfants, les caresser, embrasser ou baiser ; les maîtresses éviteront ces défauts.

Il est expédient que les Maîtresses parlent peu pendant le temps de l’école, se faisant entendre par signe autant qu’elles pourront ; cela servira pour maintenir l’ordre et le silence nécessaire dans l’école et pour la conservation de leur santé.

Une maîtresse doit s’ étudier, par le saint exercice de l’ oraison, d’ acquérir une haute estime des perfections divines, afin que, par l’idée qu’elle aura des grandeurs de Dieu, elle se porte à l’adorer en esprit et en vérité, et à vouloir dépendre totalement de sa divine conduite ; par ce même exercice del’ oraison, elles’ efforcera d’aimer Dieu de tout cœur et en vue de son infinie bonté, de ne vivre que pour lui et de concevoir des désirs très ardents (p. 117) de lui procurer de la gloire, de ne 1’ offenser jamais de propos délibéré, ni souffrir qu’il soit offensé, le pouvant empêcher.

De cet amour naîtra un accroissement de foi pour toutes les vérités de l’Évangile, et une confiance généreuse qu’en tout ce à quoi Dieu la destinera, il l’assistera de sa grâce et protection spéciale, étant au reste très soumise pour le regard du succès de son travail et attribuant à Dieu tout le bien qui en réussira et à soi-même tous les manquements et la confusion d’une servante inutile, qui espère et se propose, nonobstant sa misère, de persévérer constamment à l’exécution de la volonté de Dieu jusqu’à la mort, moyennant sa sainte grâce.

Une maîtresse doit aspirer continuellement à la perfection chrétienne et s’étudier d’en accroître tous les jours le désir, afin d’y travailler plus efficacement. Ce désir la doit exciter à régler ses passions, retranchant ses vains désirs et veillant sur les mouvements déréglés de son cœur, afin d’étouffer tous les sentiments d’amour du monde, de complaisance en ses vanités, d’estime de soi-même, de respect humain, d’inclination de plaire aux créatures, d’attachement en ses intérêts et surtout d’impatience et de colère ; ce désir la doit rendre circonspecte en ses paroles, en ses actions et en ses déportements.

Elle doit s’étudier à concevoir une haute estime de sa vocation, n’en parler jamais qu’avec des termes honorables qui fassent qu’elles’ en estime très indigne ; vu qu’après les religieux et les ecclésiastiques qui travaillent au salut des âmes, il n’y a point de profession qui travaille par état à ce divin ministère de former et enfanter Jésus-Christ dans les âmes, que les maîtres et maîtresses d'école.