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Introduction

La publication des œuvres complètes de Nicolas Roland peut surprendre. L’existence de ce prêtre rémois a été brève (1642-1678), et de son vivant il n’a publié aucun ouvrage. Pourquoi rassembler aujourd’hui une collection d’écrits dont il est difficile première vue de saisir l’homogénéité : Roland n’en est pas l’unique auteur ; leurs genres littéraires vont de règlements trop minutieux à notre gré jusqu’à des élévations mystiques qui ne rejoignent pas immédiatement nos sensibilités modernes ; leur langage enfin risque même de nous rebuter parfois : si la fougue, la foi, le réalisme de Roland peuvent nous toucher encore, certains de ses propos nous paraissent d’une austérité, voire d’un pessimisme excessifs. Et pourtant, le regroupement en un seul corpus de l’ensemble des écrits ici réunis (dont quelques-uns sont des inédits) et la production parallèle de leur version électronique associée à un programme électronique de recherche, présentent un intérêt considérable et prometteur à des titres divers : c’est ce que je voudrais tenter de montrer dans cette présentation.

Roland lui-même est peu connu. [On peut observer pourtant que sa récente béatification (16 octobre 1994) — et auparavant, le 350e anniversaire de sa naissance (8 décembre 1642) — ont donné lieu à des évocations et des recherches de qualité (voir Bibliographie).] L’une des raisons peut en être l’extraordinaire jaillissement de mystiques profonds et de géants de la mission dans le XVIIe siècle français. Or, ce que montre d’abord l’ensemble des textes de ce volume, c’est que Roland s’est fait comme le confluent vivant de ces multiples courants spirituels et apostoliques. Étudiant en théologie à Paris, Nicolas est introduit dans la communauté et le séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet par son oncle, Matthieu Beuvelet, qui en est membre. Il s’attarde aussi longuement dans les milieux de Saint-Sulpice et de Saint-Lazare. Par là, il a pu s’imprégner de Bourdoise, Olier, Vincent de Paul. [Le Père B. Pitaud, dans son étude : La simplicité chez Nicolas Roland, (cf. Bibliographie) montre que sa conception biblique de cette vertu est proche de Saint François