Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/101

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résistance conférée par la première atteinte et, entre ces deux classes d’individus, l’une sensible, l’autre réfractaire, toute l’échelle des résistances fortes, moyennes, faibles, qu’ont laissées à leur suite les premières atteintes. La maladie infectieuse revêtira donc des formes cliniques tout à fait différentes suivant le degré de résistance des sujets qu’elle assaillira : grave ou moyenne avec symptômes évidents, bénigne avec symptômes légers, fruste à symptômes douteux, donc difficile à reconnaître, enfin indiagnostiquable pour le médecin, inapparente.

Au point de vue de la contagion, toutes ces formes se valent. L’inapparente est la plus dangereuse, parce qu’on ne s’en méfie pas et qu’on ne prend pas, vis-à-vis d’elle, les précautions de défense que les formes à symptômes imposent.

En dehors des poussées épidémiques, c’est surtout par des cas inapparents que la maladie se conserve. On ne concevrait pas la réapparition saisonnière des maladies épidémiques dans les mêmes foyers s’il fallait que, pour se conserver, leurs agents pathogènes trouvassent toujours devant eux des sujets épargnés au cours de l’épidémie précédente, des enfants nés depuis sa disparition ou des immigrés sensibles. Ce sont les