Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/119

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en faisons un si large emploi en raison de la sensibilité extrême qu’il présente vis-à-vis d’elles : tuberculose, peste, charbon, etc. La tuberculose ne sévissait pas chez les Indiens du Nouveau Monde avant l’arrivée des Espagnols, la peste avant l’importation des rats par les vaisseaux européens, le charbon avant celle du mouton et des autres mammifères sensibles de nos pays.

Le lapin qui est de nos pays ne pouvait être atteint de la rage, pour l’étude et le traitement de laquelle il nous est d’un indispensable secours. Si, dans la nature, il recevait par mégarde un coup de dents d’un carnassier enragé, sa mort survenait vraisemblablement sans retard ; en tout cas, un lapin qui se serait trouvé contaminé par merveille n’aurait pas transmis à d’autres sa maladie.

Le chien, la souris, le rat, si utiles pour la conservation des virus des trypanosomiases des régions tropicales ne pouvaient avoir été contaminés dans un pays où il n’existe pas de glossines.

À plus forte raison, les maladies transmises par un invertébré, lié strictement à une espèce animale, n’ont pu être transmises à d’autres espèces que par des méthodes artificielles d’invention humaine. Le pou humain (Pediculus vestimenti) ne saurait vivre dans la nature que sur l’homme.