Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/122

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Les conditions de vie de ces tiques font que les maladies qu’elles transmettent n’ont pas de tendance à l’extension ; comme les ornithodores, elles sont liées au sol. Aussi, à chaque récurrente, à chaque spirochète correspond une espèce particulière d’ornithodore. La fièvre des tiques du centre de l’Afrique est liée à Ornithodorus moubata, celle d’Espagne et du Maroc à Orn. erraticus, celle du Turkestan russe à Orn. papillipes. Aucune possibilité de contact entre Sp. sogdianum du Turkestan russe et Orn. erraticus du nord de l’Afrique. Cependant je suis parvenu, avec Charles Anderson et Jacques Celas-Belcour, à adapter Sp. sogdianum à Orn. erraticus et, de même, tous les spirochètes récurrents sur lesquels nous avons expérimenté à tous les ornithodores élevés dans notre laboratoire, quels que soient les lieux de provenance. Or, cette adaptation ne consiste pas dans une simple culture ; elle suppose une évolution du spirochète, passant chez la tique du stade visible à un stade invisible avec retour ultérieur à un autre stade visible, invasion des organes sexuels et transmission héréditaire. Nous avons même réalisé l’adaptation, incomplète il est vrai, du spirochète de la récurrente d’Espagne au pou et d’autres expérimentateurs ont obtenu des résultats analogues