Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/128

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humain, j’ai pensé que, si l’on pouvait transformer le typhus inapparent de l’âne, maladie insignifiante, en typhus fébrile, celui-ci aurait quelque chance d’amener, chez l’âne convalescent, la production des propriétés préventives. Ainsi, l’on aurait à sa disposition toute quantité nécessaire de sérum préventif et, le virus du typhus pouvant se conserver sur cobayes, ce qui remplace les cultures encore irréalisées, la production de sérum pourrait être assurée en dehors des épidémies.

J’ai réussi, en pratiquant l’inoculation du virus exanthématique dans le cerveau de l’âne, à obtenir un typhus fébrile chez cet animal, et, à la suite, ainsi que je l’avais pressenti, le sérum de l’âne a présenté des propriétés préventives. Pratiquement, la méthode n’est pas encore au point ; car on ne réussit que rarement à déclancher un typhus fébrile chez l’âne.

Au point de vue auquel nous nous plaçons ici le fait n’en est pas moins instructif. Il montre que là encore nous pouvons faire du nouveau en pathologie infectieuse : hausser une maladie qui ne se traduit par aucune manifestation clinique au rang d’une maladie à symptômes.