Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Certaines de nos cavités naturelles sont ouvertes au dehors ; notre tube digestif, en particulier, est en communication permanente avec le monde extérieur. Les microbes s’y introduisent ; ils s’installent à la surface de nos muqueuses dans les produits de sécrétion des glandes, liquides à peu près inertes. Le moindre traumatisme qui lèse les muqueuses ou la peau leur offre l’occasion de venir au contact de certains tissus plus profonds, à celui de notre sang. Que le traumatisme soit plus grave, les voici dans la place. Que la résistance générale de l’animal ou de l’homme fléchisse par suite d’un refroidissement, d’un accident quelconque, momentané ou prolongé, les fonctions naturelles de défense fléchissent et le microbe en profite.

Sans doute, au début, l’accident réparé ou l’animal mort, l’essai agressif du microbe n’a pas de lendemain. Ses descendants se trouvent sensiblement dans le même cas que lui-même. Mais de tels essais se répètent, l’occasion les rend incessants ; la nature a pour complice le temps. Si elle va presque toujours à des échecs, exceptionnellement les mêmes conditions se répétant, la descendance d’un microbe qui s’est essayé sans grand avantage réussit de minimes progrès.