Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/162

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création d’épidémies. Où la nature ne compte que des réussites, éclatantes il est vrai, mais exceptionnelles, l’homme, en dépit de son intelligence, ne saurait se vanter de réussir à coup sûr.

Nous ne parlerons que pour mémoire des essais de destruction des sauterelles par les virus. Ils ont abouti, en pratique, à des échecs.

Ne concluons pas de ces exemples qu’il n’y a rien de mieux à espérer d’autres applications des mêmes méthodes dans l’avenir. Il ne faut pas leur accorder a priori une grande confiance ; on devra en outre se méfier, dans tous les cas, des propriétés pathogènes du microbe employé vis-à-vis des espèces autres que celles qu’on se propose de détruire.

CE QU’ON PEUT PENSER DE LA GUERRE MICROBIENNE

Il aurait été surprenant que l’homme dont le génie s’emploie tout autant au mal qu’au bien n’ait pas cherché une arme de destruction contre ses semblables dans les acquisitions de la science des maladies infectieuses.

Il est certain qu’il serait possible à un criminel, ne connût-il pas les méthodes de laboratoire, de transmettre une maladie contagieuse à un autre homme.