Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/183

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baisse régulièrement à mesure que la culture vieillit à l’étuve, si bien qu’en y faisant, à jours déterminés et successifs, des prises, on obtient, par leur inoculation aux animaux sensibles, des maladies de plus en plus réduites. Fait intéressant, si on repique sur milieux ordinaires ces cultures et qu’on porte à 37° les cultures filles, celles-ci présentent le même degré d’atténuation que les cultures qui leur ont donné naissance.

Les vaccins anticharbonneux ne sont autre chose que des cultures, choisies avec discernement dans cette série de produits de virulence progressivement atténuée. En fin de compte, le séjour à 40°,5 aboutit à la suppression totale de la virulence. Pasteur est ainsi parvenu à obtenir, au bout d’un mois environ, des races du bacille du charbon, semblables aux échantillons les plus virulents de l’espèce microbienne, se conservant indéfiniment et poussant abondamment dans les repiquages, mais dépourvues à la fois de la propriété de donner des spores et de virulence. (Nous avons vu au chapitre de la naissance des maladies infectieuses, qu’on pouvait restituer le pouvoir pathogène à ces inoffensives cultures et le développer ensuite à tel point qu’il dépasse les activités les plus marquées que produit la nature.)