Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/19

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quelques heures, d’aseptiques (sans microbes) qu’ils étaient, les voici contaminés, souillés, au même degré, quant au nombre total des germes, que les individus adultes de notre espèce.

La plupart de ces envahisseurs ne sont pas doués, il est vrai, de pouvoir pathogène pour nous et l’organisme du nouveau-né met en jeu, dès les premiers moments de sa vie, les ressources actives de ses appareils tout neufs de défense.

De combien de maux pourtant et des plus cruels, l’enfant, dès cette heure, n’est-il pas menacé ? Tous les gens instruits connaissent l’ophtalmie purulente qui, dans les classes ignorantes, chez les peuples incultes, fait tant d’aveugles ? Elle se contracte au moment même de l’accouchement par la souillure des conjonctives du nouveau-né quand les mucosités des voies génitales de la mère contiennent le microbe si répandu de la blennorrhagie, le gonocoque.

La petite plaie de l’ombilic, consécutive à la section du cordon, peut, si elle n’est pas soignée, se trouver envahie par les microbes de la suppuration, de l’érysipèle, du tétanos. Combien peu de nouveau-nés ne montrent pas, dès les premiers jours, de la rougeur en certains plis, un bouton, un rhume insignifiant ? Ces accidents sont