Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/197

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professionnelles, en soignant tout cas de syphilis, il est aisé aujourd’hui, dans une région civilisée, de faire disparaître la contagion. Le tout est affaire de conscience de la part des intéressés et des médecins, de bonne organisation sociale et d’argent. Déjà, dans certains pays, en tête des quels il convient de citer la Belgique et les États scandinaves, la lutte antisyphilitique a donné des résultats merveilleux. On ne contracte pour ainsi dire plus la maladie dans ces pays ; le seul péril consiste dans les cas importés, vis-à-vis desquels l’action défensive est sévèrement engagée.

Si ces pays existaient seuls, si les mesures qui y sont appliquées pouvaient être étendues avec la même rigueur au monde entier, la syphilis qui ne peut se conserver que chez l’homme cesserait dans un court délai d’exister. Une des maladies les plus graves pour notre espèce serait rayée du globe.

L’humanité n’est pas à la veille de connaître ce beau jour. Les peuples incultes échappent encore ou totalement ou presque totalement à l’application des méthodes antisyphilitiques et, dans la plupart des pays civilisés, l’insouciance personnelle, une discipline individuelle incomplète, une organisation sociale défectueuse, l’indifférence des pou-