Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/216

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circonstances qui puisse amener la disparition des maladies infectieuses.

On ne saurait, en effet, envisager ici, comme nous l’avons fait en parlant de la naissance des maladies, l’hypothèse d’une mutation qui ferait perdre brusquement à un microbe pathogène sa virulence. S’il peut suffire théoriquement qu’un microbe, inoffensif jusque-là, acquière, par suite d’une mutation, un pouvoir pathogène pour que, de ce fait, une maladie nouvelle apparaisse, il faudrait, pour que des phénomènes de même ordre amenassent la disparition d’une maladie existante, que tous les agents de cette maladie perdissent brusquement et ensemble leur virulence. Or, le nombre de ces germes est immense ; ils sont éparpillés sur des étendues souvent très vastes, parfois même sur tout le globe, et beaucoup peuvent se rencontrer à la fois chez des animaux différents. Certes, par suite de circonstances diverses dont l’une peut relever d’une mutation (cette dernière hypothèse est invérifiable), des microbes pathogènes peuvent retourner à l’état de saprophytes ; le fait est sans doute journalier ; l’existence de la maladie n’en est pas, ne saurait en être compromise.

La seule voie par laquelle une opération natu-