Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/227

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espèce ne changerait rien à la solution générale que nous envisageons), dans ces hypothèses qui réduiraient ou supprimeraient la valeur du facteur humain, l’avenir des maladies infectieuses n’appartiendrait plus qu’à la nature.

Les espèces animales, y compris la nôtre, s’isoleraient et, avec elles, leurs maladies. Dans chaque îlot (certains seraient réellement des îles), les passages des maladies contagieuses seraient de plus en plus malaisés. Du coup, certaines cesseraient d’exister dans certains foyers ; peut-être, les difficultés étant partout les mêmes, elles s’éteindraient. Celles qui subsisteraient, sévissant sur les mêmes populations pendant des générations et des siècles, rencontreraient du côté de ces populations une résistance sans cesse accrue ; elles s’effaceraient pour, enfin, disparaître. Il y aurait donc, dans cet avenir lointain et hypothétique, moins de maladies infectieuses différentes sur le globe. Mais, l’intelligence humaine faisant désormais défaut, moins bien protégés, moins bien soignés, hommes et bêtes domestiques offriraient aux agents pathogènes une proie plus aisée et moins résistante. Il y aurait donc, à la fois, moins de causes de maladies, mais sans doute autant ou plus de malades et plus de morts.