Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/41

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qu’une réaction entre substances de nature chimique différente. Tant que les conditions de l’expérience ne changent pas, réaction, phénomène physique se produisent, se répètent exactement de même manière. La pesanteur, l’optique, l’acoustique, la combustion du soufre, la rouille n’ont pas changé, leurs lois sont les mêmes depuis le début de l’histoire. À plus forte raison, les lois d’ordre mathématique n’ont pas varié, sauf dans l’esprit et les livres des hommes, et, quel que soit le destin des êtres et des choses, elles ne varieront jamais. Tandis que les maladies infectieuses, comme tous les phénomènes vivants, ne sont plus aujourd’hui ce qu’elles étaient hier et ne sont pas ce qu’elles seront demain. On peut même dire qu’entre le début et la fin de nos observations et de nos expériences, il y a déjà changement.

On comprend, par conséquent, qu’il ne soit pas bon, pour aborder l’étude des maladies infectieuses, d’y apporter l’esprit, les méthodes dont le mathématicien, le physicien, le chimiste font un si juste emploi dans leurs recherches. Sans doute, nul parmi les biologistes ne l’ignore ou le nie, les actes de la vie se résolvent en faits d’ordre physicochimique ; mais le moindre phénomène vivant constitue un ensemble si complexe qu’aucun progrès