Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/66

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par l’hématozoaire et l’homme, la chaîne se trouvera rompue. Or ce fait est de tous les jours. Nous l’avons dit et nous en voyons un nouvel exemple, même dans ses actes les plus rationnels en apparence, la nature connaît surtout des insuccès. Il suffit qu’elle réussisse parfois pour que la pérennité d’un fléau aussi grave que le paludisme se trouve assurée.

Logique aussi, plus logique même paraîtra le mode de conservation de l’agent du typhus exanthématique dans la nature. Son réservoir unique de virus est l’homme, son seul agent de propagation le pou. L’insecte, pour vivre, doit se nourrir du sang de l’homme. Aucun autre sang ne lui convient vraiment. En se gorgeant du sang d’un malade, il absorbe l’agent pathogène du typhus. Celui-ci se multiplie dans le tube digestif de l’insecte et, comme l’appareil piqueur se trouve contaminé, un repas nouveau du pou sur un homme indemne assurera la continuité de l’infection.

Sauf la correction, apportée au chapitre du paludisme, et celle que nous apporterons plus loin à celui du typhus, voici des faits d’apparence logique, en tout cas rationnels et, de toutes façons, possibles à prévoir. Mais que penser de ceux-ci