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l’homme qui contracte ces poux infectés, ils ne peuvent cependant arriver normalement à son contact. Des milliers de piqûres produites par ces poux, chargés d’éléments virulents, sont inoffensives.

Avant nos recherches, certains observateurs avaient pensé à un rôle possible du pou dans la transmission de la récurrente. Aucun n’en avait apporté la preuve, même ceux qui avaient obtenu parfois la reproduction de la maladie chez l’homme par l’inoculation de poux broyés (Edm. Sergent et H. Foley).

Reprenant, au début de nos travaux, ces expériences sur singes et sur hommes, nous n’avons pas pu davantage reproduire la spirochétose par piqûres de poux, cependant infectés (jusqu’à plus de six mille piqûres dans un cas). Mais, forts de l’observation d’épidémies de récurrente, sachant que ces épidémies se comportent exactement comme celles du typhus et ayant démontré que l’agent de transmission du typhus était le pou, nous n’avons pas douté un instant de son rôle dans la propagation de la récurrente. Nous en avons été inébranlablement convaincus le jour où nous avons découvert l’évolution du spirochète chez l’insecte.