Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/88

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animal soit reconnu sensible à une maladie, il fallait qu’il en présentât le tableau clinique, ordinaire dans l’espèce naturellement frappée. Le typhus expérimental du cobaye ne peut être reconnu que par le thermomètre. Comment aurait-on pu le déceler quand à peu près personne, dans les laboratoires, ne savait alors prendre la température d’un cobaye ? On se contentait d’introduire le thermomètre de quelques centimètres par l’anus, au milieu des crottes. Aussi les chiffres qu’on lisait sur l’instrument variaient-ils suivant chaque observateur et suivant chaque observation. Ils étaient presque toujours inférieurs à la température normale de l’animal, fut-il fébrile.

Je me suis donné la peine de déterminer la technique de la prise de la température chez le cobaye. Il faut, pour cela, des thermomètres spéciaux, d’un calibre assez petit, il faut savoir donner au cobaye une attitude renversée qui permette d’introduire profondément le thermomètre dans son intestin sans blesser celui-ci, et il faut l’introduire de huit centimètres.

En suivant exactement cette technique, j’ai pu observer que le cobaye, inoculé de typhus, présentait une courbe de température comparable dans son dessin à celle de l’homme naturellement