Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/90

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les pays où la maladie est ordinaire, il est moins grave en général chez les indigènes adultes, moins encore, souvent même bénin chez leurs enfants, bénin chez le singe, réduit, chez le cobaye, à la simple maladie thermométrique que j’avais découverte. Ne pouvait-on pas penser qu’il existait, chez certains animaux dont parfois le cobaye, une forme plus bénigne encore dans laquelle tout symptôme apparent, même la fièvre, ferait défaut et qui ne pourrait être reconnue que par les résultats positifs de l’inoculation du sang à des animaux sensibles.

Il en était bien ainsi. Il me fut aisé de m’en convaincre par l’expérience. Je me trouvais donc avoir découvert, chez certains cobayes, l’existence d’une forme du typhus impossible à reconnaître, même au thermomètre, et cependant semblable dans sa nature et son évolution au typhus le plus net. Le typhus sans symptômes montre, en effet, l’incubation caractéristique de la maladie (c’est-à-dire que le sang du cobaye apyrétique ne devient pas virulent avant le cinquième jour de l’inoculation) ; il a son évolution typique (c’est-à-dire son nombre de jours pendant lequel le sang est virulent), sa terminaison (cessation de la virulence du sang) ; et, à la suite de la guérison, on ob-