Page:Nicolle - Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, 1930.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

drons dans un autre chapitre. Ne nous occupons que des cas, aujourd’hui bien prouvés, où, dans une même et seule espèce naturellement frappée, il se rencontre des formes inapparentes à côté des formes à symptômes. Comment peut-on concevoir, dans ces cas, le rôle des infections inapparentes ?

Une première atteinte de la maladie épidémique laisse au sujet qui en a souffert un certain degré de résistance. Dans le cas du typhus, dans ceux de la fièvre typhoïde, de la variole, de la rougeole, etc., cette vaccination, consécutive à la première atteinte, est, suivant l’opinion commune, très solide, presque toujours définitive. Et de fait, ce n’est que par exception qu’on observe des récidives chez les sujets guéris de ces maladies.

Si ces faits sont indiscutables, il est bien difficile d’admettre cependant que, dans leurs formes bénignes, ces maladies puissent conférer une immunité si durable.

Nous avons constaté dans des expériences dont le détail est resté encore inédit que, si l’on inocule le virus de la rougeole à un sujet qui a présenté antérieurement une atteinte de cette maladie, il montre parfois, au bout du délai d’incubation normal (14 jours), une fièvre sans catarrhe oculonasal net et sans éruption. Une telle infection,