Page:Niels Henrik Abel Mémorial à l'occasion du centenaire de sa naissance.djvu/10

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Impassible comme le temps
est la science des nombres.
Leurs combinaisons sont
dans une éternelle aurore
plus pures que la neige,
plus subtiles que l’air ;
mais plus fortes que le monde,
qu’elles pèsent sans balances,
qu’elles éclairent sans rayons.

Et les siennes ont
enfoncé de profondes racines
dans la loi de la connaissance.
Là où il a été
on ne pense plus sans lui.

Lorsqu’il s’aperçut
que la mort venait le chercher,
il la pria d’attendre.
Il fit des calculs, des calculs,
et posa sa signature,
la dernière,
sous ce que personne ne savait encore,
et qu’à peine l’on comprit, —
aujourd’hui base des recherches.

L’étoile sous laquelle il est né
brille au berceau
des savants, de loin.
Cent ans
sont ici comme un jour