Page:Niemcewicz - Notes sur ma captivité à Saint-Pétersbourg.djvu/247

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
222
NOTICE SUR J. U. NIEMCEWICZ.

qui est présidé, depuis sa mort, par M. Adam Mickiewicz justifie déjà, du moins en partie, les

    lières, peuvent offrir de matériaux pour notre histoire nationale.
    « Il a suffi de quelques essais pour nous convaincre de toute l’utilité, comme aussi de toute l’étendue d’une pareille entreprise ; aussi nous sommes-nous décidés à appeler tous nos compatriotes à participer à nos travaux. Paris, capitale d’une nation puissante et amie de la Pologne, présente sous ce rapport des richesses inépuisables ; aussi notre réunion centrale y est-elle déjà en activité. Maintenant nous invitons tous les exilés polonais, sur quelque point de la terre que l’infortune les ait jetés, à former aussi de pareilles réunions, et à mettre la main collectivement ou individuellement à l’œuvre projetée.
    « Tout bon Polonais approuvera, nous en sommes sûrs ; notre but, et s’empressera d’y concourir. Il lui suffira, à cet effet, de consacrer chaque mois une partie de ses loisirs à copier quelques pages de documents relatifs à notre histoire. Son nom inscrit sur ces mêmes pages ira éveiller dans un avenir éloigné de tendres et d’honorables souvenirs, car notre travail, à côté de son prix historique, aura encore ce mérite, qu’il témoignera à jamais, qu’après la prière, le souvenir de la patrie fut notre plus douce consolation sur la terre d’exil, et que nous restâmes fidèles à ces paroles de l’Écriture sainte, qui retracent si bien les vœux et les devoirs d’un exilé : Si oblitus fuero Jerusalem, oblivioni detur dextera mea ; adhœreat lingua faucibus meis, si non meminero tui, si non proposuero Jerusalem in principie lætitiæ meæ.