Déclin ! Déclin ! Jamais le monde n’est tombé si bas !
Rome s’est abaissé à la fille, à la maison publique,
Le César de Rome s’est abaissé à la bête,
Dieu lui-même s’est fait juif ! »
* *
Les rois se délectèrent de ce couplet de Zarathoustra ; cependant le roi de droite se prit à dire : « Ô Zarathoustra, comme nous avons bien fait de nous mettre en route pour te voir !
Car tes ennemis nous ont montré ton image dans leur miroir : tu y regardais avec la grimace d’un démon au rire sarcastique : en sorte que nous avons eu peur de toi.
Mais à quoi bon ! Toujours à nouveau tu pénétrais dans nos oreilles et dans nos cœurs avec tes maximes. Alors nous avons fini par dire : qu’importe le visage qu’il a !
Il faut que nous l’entendions, celui qui enseigne : « Vous devez aimer la paix, comme un moyen de guerres nouvelles, et la courte paix plus que la longue ! »
Jamais personne n’a prononcé de paroles aussi guerrières : « Qu’est-ce qui est bon ? Être brave est bon. C’est la bonne guerre qui sanctifie toutes choses. »
Ô Zarathoustra, à ces paroles le sang de nos pères s’est retourné dans nos corps : cela a été comme les paroles du printemps à de vieux tonneaux de vin.
Quand les glaives se croisaient semblables à des serpents tachetés de sang, alors nos pères se sentaient portés vers la vie ; le soleil de la paix leur semblait flou et tiède, mais la longue paix leur faisait honte.