Mais ils veulent se débarrasser de la vie : que leur importe d’en lier d’autres plus étroitement encore avec leurs chaînes et leurs présents ! —
Et vous aussi, vous dont la vie est inquiétude et travail sauvage : n’êtes-vous pas très fatigués de la vie ? N’êtes-vous pas très mûrs pour la prédication de la mort ?
Vous tous, vous qui aimez le travail sauvage et tout ce qui est rapide, nouveau, étrange, — vous vous supportez mal vous-mêmes, votre activité est une fuite et la volonté de s’oublier soi-même.
Si vous aviez plus de foi en la vie, vous vous abandonneriez moins au moment. Mais pour l’attente vous n’avez pas assez de valeur intérieure — et pas même assez pour la paresse !
Partout résonne la voix de ceux qui prêchent la mort : et le monde est plein de ceux à qui il faut prêcher la mort.
Ou bien « la vie éternelle » : ce qui pour moi est la même chose, — pourvu qu’ils s’en aillent rapidement !
Ainsi parlait Zarathoustra.