Vous devez lui servir d’appât pour les superflus ! Oui, on a inventé là un tour de l’enfer, d’un coursier de la mort, cliquetant dans la parure des honneurs divins !
Oui, on a inventé une mort pour le grand nombre, une mort qui se vante être la vie, une servitude selon le cœur de tous les prédicateurs de la mort !
L’État, c’est partout où tous boivent du poison, les bons et les mauvais : l’État, où tous se perdent eux-mêmes, les bons et les mauvais : l’État, où le lent suicide de tous s’appelle — « la vie ».
Voyez donc ces superflus ! Ils volent les œuvres des inventeurs et les trésors des sages : ils appellent leur vol civilisation — et tout leur devient maladie et revers !
Voyez donc ces superflus ! Ils sont toujours malades, ils rendent leur bile et appellent cela des journaux. Ils se dévorent et ne peuvent pas même se digérer.
Voyez donc ces superflus ! Ils acquièrent des richesses et en deviennent plus pauvres. Ils veulent la puissance et tout d’abord le levier de la puissance, beaucoup d’argent, — ces impuissants !
Voyez-les grimper, ces singes agiles ! Ils grimpent les uns sur les autres et se poussent ainsi dans la boue et l’abîme.
Ils veulent tous s’approcher du trône : c’est leur folie, — comme si le bonheur était sur le trône ! Souvent la boue est sur le trône — et souvent aussi le trône est dans la boue.
Ils sont tous des fous pour moi, des singes grimpeurs et bouillants. Leur idole sent mauvais, ce froid monstre : ils sentent tous mauvais, ces idolâtres.