n’est pas le cœur qui les enflamme, — mais la vengeance. Et s’ils deviennent froids et subtils, ce n’est pas l’esprit, mais l’envie, qui les rend froids et subtils.
Leur jalousie les conduit aussi sur le chemin des penseurs ; et ceci est le signe de leur jalousie — ils vont toujours trop loin : si bien que leur fatigue finit par s’endormir dans la neige.
Chacune de leurs plaintes a des accents de vengeance et chacune de leurs louanges à l’air de vouloir faire mal ; pouvoir s’ériger en juges leur apparaît comme le comble du bonheur.
Voici cependant le conseil que je vous donne, mes amis, méfiez-vous de tous ceux dont l’instinct de punir est puissant !
C’est une mauvaise engeance et une mauvaise race ; ils ont sur leur visage les traits du bourreau et du ratier.
Méfiez-vous de tous ceux qui parlent beaucoup de leur justice ! En vérité, ce n’est pas seulement le miel qui manque à leurs âmes.
Et s’ils s’appellent eux-mêmes « les bons et les justes », n’oubliez pas qu’il ne leur manque que la puissance pour être des pharisiens !
Mes amis, je ne veux pas que l’on me mêle à d’autres et que l’on me confonde avec eux.
Il y en a qui prêchent ma doctrine de la vie : mais ce sont en même temps des prédicateurs de l’égalité et des tarentules.
Elles parlent en faveur de la vie, ces araignées