jeunes filles dansaient entre elles. Dès qu’elles eurent reconnu Zarathoustra, elles cessèrent leurs danses ; mais Zarathoustra s’approcha d’elles avec un geste amical et dit ces paroles :
« Ne cessez pas vos danses, charmantes jeunes filles ! Ce n’est point un trouble-fête au mauvais œil qui est venu parmi vous, ce n’est point un ennemi des jeunes filles !
Je suis l’avocat de Dieu devant le Diable : or le Diable c’est l’esprit de la lourdeur. Comment serais-je l’ennemi de votre grâce légère ? l’ennemi de la danse divine, ou encore des pieds mignons aux fines chevilles ?
Il est vrai que je suis une forêt pleine de ténèbres et de grands arbres sombres ; mais qui ne craint pas mes ténèbres trouvera sous mes cyprès des sentiers fleuris de roses.
Il trouvera bien aussi le petit dieu que les jeunes filles préfèrent : il repose près de la fontaine, en silence et les yeux clos.
En vérité, il s’est endormi en plein jour, le fainéant ! A-t-il voulu prendre trop de papillons ?
Ne soyez pas fâchées contre moi, belles danseuses, si je corrige un peu le petit dieu ! il se mettra peut-être à crier et à pleurer, — mais il prête à rire, même quand il pleure !
Et c’est les yeux pleins de larmes qu’il doit vous demander une danse ; et moi-même j’accompagnerai sa danse d’une chanson :
Un air de danse et une satire sur l’esprit de la