Je chanterai mon chant aux solitaires et à ceux qui sont deux dans la solitude ; et quiconque a des oreilles pour les choses inouïes, je lui alourdirai le cœur de ma félicité.
Je marche vers mon but, je suis ma route ; je sauterai par-dessus les hésitants et les retardataires. Ainsi ma marche sera le déclin !
Zarathoustra avait dit cela à son cœur, alors que le soleil était à son midi : puis il interrogea le ciel du regard — car il entendait au-dessus de lui le cri perçant d’un oiseau. Et voici ! Un aigle planait dans les airs en larges cercles, et un serpent était suspendu à lui, non pareil à une proie, mais comme un ami : car il se tenait enroulé autour de son cou.
« Ce sont mes animaux ! dit Zarathoustra, et il se réjouit de tout cœur.
L’animal le plus fier qu’il y ait sous le soleil et l’animal le plus rusé qu’il y ait sous le soleil — ils sont allés en reconnaissance.
Ils ont voulu savoir si Zarathoustra vivait encore. En vérité, suis-je encore en vie ?
J’ai rencontré plus de dangers parmi les hommes que parmi les animaux. Zarathoustra suit des voies dangereuses. Que mes animaux me conduisent ! »
Lorsque Zarathoustra eut ainsi parlé, il se sou-