Page:Nietzsche - Ainsi parlait Zarathoustra (trad. Albert, 1903).djvu/333

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
333
AINSI PARLAIT ZARATHOUSTRA

Huit !

« La joie — plus profonde que l’affliction.

Neuf !

« La douleur dit : Passe et finis !

Dix !

« Mais toute joie veut l’éternité —

Onze !

« — veut la profonde éternité ! »

Douze !



LES SEPT SCEAUX
(OU : LE CHANT DE L’ALPHA ET DE L’OMÉGA)


1.


Si je suis un devin et plein de cet esprit divinatoire qui chemine sur une haute crête entre deux mers, —

qui chemine entre le passé et l’avenir, comme un lourd nuage, — ennemi de tous les étouffants bas-fonds, de tout ce qui est fatigué et qui ne peut ni mourir ni vivre :

prêt à l’éclair dans le sein obscur, prêt au rayon de clarté rédempteur, gonflé d’éclairs affirmateurs ! qui se rient de leur affirmation ! prêt à des foudres divinatrices :

— mais bienheureux celui qui est ainsi gonflé !