alors le devin se mit à dire : « Ô Zarathoustra, tu es un coquin !
Je le sais bien : tu veux te débarrasser de moi ! Tu préfères te sauver dans les forêts pour poursuivre les bêtes sauvages !
Mais à quoi cela te servira-t-il ? Le soir tu me trouveras pourtant de nouveau ; je serai assis dans ta propre caverne, patient et lourd comme une bûche — assis là à t’attendre ! »
« Qu’il en soit ainsi ! s’écria Zarathoustra en s’en allant : et ce qui m’appartient dans ma caverne, t’appartient aussi, à toi mon hôte !
Mais si tu y trouvais encore du miel, eh bien ! lèche-le jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus, ours grognon, et adoucis ton âme ! Car ce soir nous allons être joyeux tous deux.
— joyeux et contents que cette journée soit finie ! Et toi-même tu dois accompagner mes chants de tes danses, comme si tu étais mon ours savant.
Tu n’en crois rien, tu secoues la tête ? Eh bien ! Va ! Vieil ours ! Mais moi aussi — je suis un devin. »
Ainsi parlait Zarathoustra.
Une heure ne s’était pas encore écoulée depuis