que moi, excepté celui de qui je l’ai appris, Zarathoustra lui-même.
Plutôt ne rien savoir que de savoir beaucoup de choses à moitié ! Plutôt être un fou pour son propre compte qu’un sage dans l’opinion des autres ! Moi — je vais au fond :
— qu’importe qu’il soit petit ou grand ? Qu’il s’appelle marécage ou bien ciel ? Un morceau de terre large comme la main me suffit : pourvu que ce soit vraiment de la terre solide !
— Un morceau de terre large comme la main : on peut s’y tenir debout. Dans la vraie science consciencieuse il n’y a rien de grand et rien de petit. »
« Alors tu es peut-être celui qui cherche à connaître la sangsue ? demanda Zarathoustra ; tu poursuis la sangsue jusqu’à ses causes les plus profondes, toi qui es consciencieux ? »
« Ô Zarathoustra, répondit celui que Zarathoustra avait heurté, ce serait une monstruosité, comment oserais-je m’aviser d’une pareille chose !
Mais ce dont je suis maître et connaisseur, c’est du cerveau de la sangsue : — c’est là mon univers à moi !
Et cela est aussi un univers ! Mais pardonne qu’ici mon orgueil se manifeste, car sur ce domaine je n’ai pas mon pareil. C’est pourquoi j’ai dit : « C’est ici mon domaine ».
Combien il y a de temps que je poursuis cette chose unique, le cerveau de la sangsue, afin que la