ment beaucoup qui sont parvenus à l’humilité qui dit : credo quia absurdum est, et qui offre sa raison en sacrifice : mais, autant que je puis en juger, personne n’est encore parvenu à cette humilité qui pourtant n’est éloignée de l’autre que d’un pas et qui dit : credo quia absurdus sum.
418.
Le jeu de la vérité. — Il y en a qui sont véridiques, — non parce qu’ils détestent de simuler des sentiments, mais parce qu’ils réussiraient mal à faire accorder créance à leur dissimulation. Bref ils n’ont pas confiance en leur talent de comédien et ils préfèrent la probité, la « fin de la vérité ».
419.
Le courage dans le parti. — Les pauvres brebis disent à leur conducteur : « Va toujours devant, et nous ne manquerons jamais de courage pour te suivre. » Mais le pauvre conducteur pense à part soi : « Suivez-moi toujours, et je ne manquerai jamais du courage qu’il faut pour vous conduire. »
420.
Astuce de la victime. — Il y a une triste astuce à vouloir se tromper sur quelqu’un à qui l’on s’est sacrifié, en lui fournissant l’occasion de nous apparaître tel que nous désirons qu’il fût.