coupable que d’avouer que celui-ci est dans son droit. » — C’était là le sentiment des pauvres gens de province devant le préteur romain : « Il est trop fier pour que nous osions être innocents. »Pourquoi ce sentiment n’aurait-il pas reparu lorsque les chrétiens voulurent se représenter le juge suprême !
75.
Ni européen ni noble. — Il y a quelque chose d’oriental et quelque chose de féminin dans le christianisme : c’est ce que révèle, à propos de Dieu, la pensée « qui aime bien châtie bien » ; car les femmes en Orient considèrent le châtiment et la claustration sévère de leur personne, à l’écart du monde, comme un témoignage d’amour de la part de leur mari, et elles se plaignent lorsque ce témoignage fait défaut.
76.
Mal penser c’est rendre mauvais. — Les passions deviennent mauvaises et perfides lorsqu’on les considère d’une façon mauvaise et perfide. C’est ainsi que le christianisme a réussi à faire d’Éros et d’Aphrodite — sublimes puissances capables d’idéalité — des génies infernaux et des esprits trompeurs, en créant dans la conscience des croyants, à chaque excitation sexuelle, des remords qui allaient jusqu’à la torture. N’est-ce pas épouvantable de transformer des sensations nécessaires