être déloyal que de s’approprier ses’moyens et de les faire servir à des buts’diminués et différents. «
Si Wagner se refuse donc à être confondu avec une foule de musiciens qui composent en s’inspirant de sa manière, il impose avec d’autant plus dl insistance à tous les talents la tâche nouvelle de découvrir, d’un ’Vi’ commun accord avec lui, les lois du style pour la dietion dramatique. Il est poussé par la nécessité pressante de fonder, pour son art, la tradition d’un style, une tradition au moyen de laquelle son œuvre pourrait passer, d’une époque à l’autre, sans que sa forme en soit altérée, jusqu’à ce qu’elle ait atteint cet avenir en vue duquel son créateur l’avait imaginée. ’
Wagner est animé d’une ardeur infatigable pour communiquer autour de lui tout ce qui se rapporte à cette fondation du style et, par conséquent, à la péren- ’ nité de son art. Faire de son œuvre, véritable dépôt sacré — pour parler avec Schopenhauer.- fruit essentiel de son existence, une propriété commune de toute : l’humanité, la mettre à part pour une postérité qui la jugera mieux, tel fut pour lui le but qui passe avant ’ tous les autres bals, et pour lequel il porte la couronne » d’épines qui reverdira plus tard en Couronne de lauriers. Il voulut aussi prendre des dispositions efficaces pour assurer la sécurité ’futurelde son œuvre, imitant ainsi la prévoyance de l’insecte à sa dernière métamorphose, qui met à l’abri ses œufs pour se préparer une progéniture ’ ’ », · qu’il ne verra jamais naître. L’insecte dépose ses œufs en un endroit où ils trouveront, un jour, vie et subsis- -’ tance, et il meurt rassuré sur l’avenir...
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