comme quelque chose qui n’est pas de chez lui. On peut même dire qu’il ne prend pas au sérieux tout ce qui touche le théâtre.
2.
Il y a quelque chose de comique dans ceci : Wagner ne parvient pas à convaincre les Allemands qu’il faut prendre le théâtre au sérieux. En face de ses tentatives, ils demeurent froids et bonnasses ; alors Wagner s’échauffe, comme si le salut de l’Allemagne dépendait de lui. Maintenant surtout, les Allemands s’imaginent avoir des occupations plus sérieuses et cela leur apparaît comme une joyeuse fantaisie que quelqu’un se tourne vers l’art d’une façon si solennelle.
Réformateur, Wagner ne l’est pas, car, jusqu’à présent, tout est resté dans le même état que par le passé. En Allemagne tout le monde prend ses affaires au sérieux ; alors on rit de celui qui a la prétention d’accaparer pour son compte toute l’attention que l’on porte aux choses sérieuses.
Il faut considérer : l’influence de la crise financière ; l’incertitude générale de la situation politique ; les doutes qui s’élèvent sur la direction réfléchie des destinées allemandes.
Le temps où l’on se passionnait pour les choses de l’art (Liszt, etc.) est passé.
Une nation sérieuse ne veut pas que les quelques rares choses qu’elle prend à la légère dégénèrent ; il en est ainsi pour les Allemands des arts du théâtre.
Cause déterminante : l’importance de l’art, telle que le conçoit Wagner, ne cadre pas avec nos conditions sociales et le développement qu’a pris le travail. De là la répulsion instinctive contre ce qu’apparaît comme mal approprié.
3.
L’importance que Wagner prête à l’art n’a rien d’allemand. Ici nous manquons même d’un art décoratif. Tout