La musique comme image d’une existence, par la succession.
27.
Il y a danger en ceci que dans le mouvement et l’action du drame résident les motifs pour le mouvement de la musique, de telle sorte que la musique se trouve dirigée par ces mouvements. Il n’est pas nécessaire que l’un des deux prenne la direction de l’autre. Dans l’œuvre d’art complète, nous avons le sentiment de la simultanéité conditionnée.
28.
Wagner considère comme une erreur d’envisager, dans l’œuvre d’art de l’Opéra, un moyen d’expression — la musique — comme but, le but de l’expression étant considéré comme moyen. Par conséquent, c’est la musique qui est considérée par lui comme moyen d’expression — ce qui est caractéristique pour le comédien. Pour une symphonie, il y a donc lieu de demander dès lors : si c’est la musique qui est ici le moyen d’expression, qu’est-ce qui en est le but ? Le but ne saurait donc résider dans la musique ; ce qui par essence est moyen d’expression doit avoir quelque chose à exprimer. Wagner estime que c’est le drame. Sans le drame, il considère la musique seule comme un non-sens. Alors on peut se poser cette question : pourquoi tant de bruit ? En vertu de ce principe Wagner considérait la Neuvième Symphonie comme l’œuvre par excellence de Beethoven, parce que, par l’adjonction de la parole, le compositeur donnait à la musique sa signification, faisant d’elle un simple moyen d’expression.
Moyen et but — Musique et Drame — doctrine ancienne.
Généralité et exemple — Musique et Drame — doctrine nouvelle.
Si cette dernière doctrine est la vraie, la généralité ne peut, en aucune façon, être dépendante de l’exemple, en d’autres